Épines ou cimes : tu choisis ce que tu veux voir

Epines paysage neuroscience HP

En ce premier jour de l’an 2022, j’étais à la montagne, heureuse de commencer la nouvelle année avec des amis sous un soleil radieux. Une chute (sans gravité) est soudain venue troubler mon ciel bleu.

Cela aurait dû être une broutille, je n’avais pas vraiment mal. Pourtant, je ne sais pourquoi (je l’ai compris après), mon cœur s’est alourdi brusquement. Une envie de pleurer est montée sans crier gare.

J’ai laissé venir les larmes (ce qui ne s’exprime pas, s’imprime). Rapidement après, j ’ai ressenti comme un appel irrépressible. Il fallait que je m’adosse à un arbre. J’ai d’abord pensé que c’était un besoin de contact physique avec la nature, peu présente ces derniers jours, et si essentielle à mon équilibre.

Je me suis rapprochée d’un premier arbre.  Mon intuition me dit aussitôt que ce n’était pas le bon.

Un autre m’a interpellé non loin : un majestueux mélèze, et à ses pieds, une grume, comme un tabouret providentiel, m’attendait.

Alors je me suis assise sans réfléchir et j’ai fermé les yeux pour méditer. Et puis non, après tout, il eut été dommage de ne pas profiter de ce paysage magnifique : j’ai réouvert mes paupières.

Je me suis aperçue que je distinguais à peine la montagne au loin : assise sous le mélèze, ce que je voyais en premier, c’étaient ses aiguilles. Je les ai observées un certain temps.

Et là, le message est « descendu », comme une évidence : tu as le choix. Toujours.

Regarder les aiguilles, les épines, les branches juste devant son nez, se focaliser sur ce qui pique, qui fait mal et cache tout le reste comme l’arbre cache la forêt.

Ou voir plus loin.

Et… se rendre compte que certaines aiguilles, épines et branches sont déjà marrons, caduques, presque tombées… et ne sont, pour certaines, même plus des obstacles.

Et… comprendre qu’il est possible de déplacer délicatement certaines aiguilles pour mieux voir les cimes.

Et… que même si certaines gênent encore la vue, il suffit de se décaler un peu pour voir la montagne.

Ces aiguilles, ces épines, ces branches, sont une allégorie de mon mental, qui choisit de se focaliser sur les peurs, de les voir en gros plan. Il ne s’agit pas de nier leur existence, mais bien de les remettre en perspective.

Ces cimes au loin, sommets stables, ancrés, comme éternels, sont l’image de mon âme.

Mon âme qui m’invite à garder confiance, à regarder aussi ce qu’il y a derrière et ne pas s’arrêter aux aiguilles, épines, et branches. Mon âme comme une montagne, la « partie supérieure » de moi qui sait. Qui sait prendre de la hauteur et du recul. Bien plus forte, résistante et immuable, que les aiguilles, les épines, et les branches, qui se balancent au gré du vent.

Oui, il y aura toujours des aiguilles, des épines, des branches devant nos yeux. Elles font partie de la vie.

Mais il y aura toujours, aussi, la montagne dans mon fond d’écran. A chaque instant, je peux choisir sur quoi je décide de mettre le focus.

J’ai reçu le message du 1er janvier comme un cadeau pour la nouvelle année.

Les jours précédents, je m’étais beaucoup focalisée sur les aiguilles, les épines, les branches. J’avais laissé mon mental prendre bien trop de place.

Cette chute m’a montrée, une fois de plus, que ce qui apparait comme un problème de prime abord, peut révéler d’autres choses, si tant est qu’on change d’angle de vue. Tout est juste est parfait.

Grâce à la nature, merveilleuse nature, j’ai remis les choses en perspective et j’ai vu à nouveau les cimes.

C’est ce que je nous souhaite, pour aujourd’hui et tous les jours de chaque année.

Bonne année !

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