Un voyage chamanique, c’est quoi ?
Le voyage chamanique est une pratique que l’on retrouve dans différentes traditions ancestrales de par le monde. Le tambour y est central. Maître intermédiaire entre les mondes visibles et invisibles, il en ouvre les portes, par le chant de ses vibrations. C’est un lien sonore qui nous met naturellement dans un état de conscience modifié.
Le voyage chamanique doit être canalisé par un guide tenant d’une tradition : celui – ci reçoit et transmet une énergie venant d’une autre réalité et élevant le niveau vibratoire de la personne guidée ( j’ai été moi- même initiée par la lignée Celte de Soof – Ta). Au rythme de son battement, celui-ci accompagne, au moyen d’une visualisation expliquée au préalable ou au fur et à mesure, le(s) guidé(s) dans une aventure qui ne peut se réduire à l’exploration de l’ inconscient, même si c’est une de ses réalités. Le voyage nous relie aux autres peuples de la Création, à d’autres espaces, et nous permet de ramener de ces univers des messages, des enseignements, et parfois même des « guérisons » de l’âme surprenantes.
Qui peut faire un voyage chamanique ?
Vivre un voyage chamanique, c’est avant tout être dans un certain état d’esprit, ouvert à l’idée que nous ne sommes pas notre mental. Notre mental a sa propre réalité, rassurante et protectrice pour qui veut rester dans sa zone de confort, mais La Réalité, ou plutôt Les Réalités, sont bien plus vastes que la nôtre.
Avoir le courage d’explorer ces autres réalités, oser aller découvrir ce que l’on ne perçoit pas habituellement, c’est dire « oui » à l’inconnu et à la vie, accepter de se laisser guider, lâcher prise et se détacher de toute attente.
Cela nécessite également patience et confiance. Dans notre société très « court – termiste », soumise à la dictature du bonheur et du plaisir immédiat, l’expérience peut sembler frustrante. Il est tout à fait possible de recevoir des messages ou vivre une expérience extraordinaire dès le premier voyage, mais il peut également ne rien se passer (du moins en apparence : le mental de l’Occidental est puissant et peut venir brouiller, voire bloquer l’exploration). Enfin, comme c’est tout un processus de nettoyage qui se met en place, il est possible que l’on soit mis face à ses monstres intérieurs, ce qui peut engendrer des sensations et émotions désagréables, mais ensuite, les vertus peuvent être immenses pour ceux qui osent franchir le pas.
Un voyage chamanique, ça sert à quoi ?
Un jour, une participante m’a demandée comment elle pouvait savoir si cela avait « fonctionné » (c’est le terme qu’elle a employé). Remplis de certitudes et d’habitudes, nous voulons tout analyser, décortiquer, expliquer l’inexplicable. Qu’il est compliqué d’être simple.
L’expérience nous invite à accepter que tout ne doit pas forcément servir à quelque chose, tout ne doit pas être compris.
Au mieux, il y a des ressentis, des éclairages, des clés. Quoi qu’il arrive, tout est juste et parfait, et nous recevons ce que nous avons à recevoir.
Après chaque voyage, une fois que chacun est bien « revenu » (avec l’aide de l’accompagnant si cela s’avère nécessaire), vient un temps de parole où chacun peut partager son expérience ou poser des questions s’il le souhaite.
Bon, alors si cela ne « sert » pas, cela permet quoi ?
Chaque voyage est une opportunité d’introspection, un temps pour soi, un cadeau que l’on se fait (vous êtes la personne la plus importante de votre vie). C’est le fameux « Connais – toi toi – même et tu connaitras l’univers et les Dieux » de Socrate : en acceptant de mettre notre mental au service de notre âme, de descendre au plus profond de nos entrailles, pour nous expliciter à nous – mêmes les causes inconnues ou refoulées de nos comportements irrationnels, nos peurs et nos difficultés, nous accédons à d’autres dimensions et prenons conscience que nous pouvons nous guérir nous – mêmes de bien des blessures anciennes.
Ensuite, il en va de la responsabilité de chacun de confirmer sa guérison, en ne retombant pas dans ses anciens schémas et travers, en ne se rattachant pas au passé, à ses habitudes et croyances, bref, à son « connu ». Décider de se prendre en main, c’est accepter d’être simple, sensible, vulnérable, comme le serpent après la mue. C’est aussi assumer pleinement sa souveraineté. C’est être, en vérité, soi, ou le devenir.
Un voyage chamanique est – il une méditation ?
La méditation et le voyage chamanique sont deux états modifiés de conscience.
La méditation est de plus en plus pratiquée en Occident, notamment celle de la pleine conscience, que John Kabat – Zinn définit comme la conscience sans jugement de chaque instant, que l’on cultive en prêtant attention.
La méditation est une expérience directement centrée sur le moment présent, elle nous ancre dans l’ici et maintenant, alors que le voyage chamanique nous fait partir. En cela, il pourrait être défini comme une prolongation de la méditation, un « après », sans hiérachisation aucune bien entendu.
Les deux sont complémentaires : la pratique régulière de la méditation nous aide à être pleinement dans notre corps, et être bien incarné est un pré – requis essentiel pour pratiquer le chamanisme.
Un voyage chamanique, ça parle de quoi ?
Les thèmes sont infinis. Un voyage chamanique peut nous emmener à la rencontre de notre Double du Futur, nous permettre de recouvrer un fragment d’âme, aider une personne défunte à rejoindre la lumière, entrer en lien avec notre enfant intérieur, découvrir notre animal totem, recevoir des messages de nos guides, entrer en communication avec la nature, opérer une réconciliation avec une âme qui n’a pas pu s’incarner ou préparer une incarnation à venir…
Le voyage peut être collectif ou individuel : quand il est individuel, la thématique peut être créée en fonction des souhaits de la personne qui est accompagnée.
Et après ?
Les voyages chamaniques permettent une élévation vibratoire propice à la réparation des maux du corps, du cœur et de l’âme.
Il est important de rester spectateur : ne pas conclure est essentiel. Ce n’est pas parce qu’on s’est endormi ou qu’on n’a rien vu qu’il ne s’est rien passé. Ce n’est pas parce qu’on a l’impression que le message est flou, qu’il ne deviendra pas limpide des semaines, voire des mois plus tard.
Le voyage n’est pas une fin en soi : il y a toujours un passage qui se produit, en juste temps, au-delà des images, de l’autre côté du miroir. Encore une fois, quoi qu’il se passe, tout est juste et parfait.
Après chaque voyage, nous prendrons soin de remercier tous ceux, connus ou inconnus, qui ont œuvré : la reconnaissance par l’ouverture du cœur est essentielle.
Pour des raisons évidentes de santé publique, le voyage chamanique ne s’adresse pas aux personnes qui ont des troubles de santé psychiques ou qui sont sous l’emprise d’alcool, de médicaments ou de substances illicites. Il ne se substitue en aucun cas à une consultation médicale.